Diaporama remembrement Le Garrec à Rennes

Dans les années 1970, le remembrement, opéré à vaste échelle, a transformé les paysages de Bretagne et d'ailleurs. Nicole et Félix Le Garrec se sont rendus à de multiples reprises en Centre-Bretagne, notamment à Trébrivan et Plonévez-du-Faou, et ont réalisé un diaporama (lire ci-dessous) pour donner la parole à ceux (une minorité) qui se mobilisaient contre le remembrement.

« Au début des années 1970, Loeiz Ropars (initiateur de la renaissance du kan ha distan et du fest noz) attire notre attention sur le remembrement en Centre-Bretagne. A Plonévez du Faou, on trouve une grosse poignée d’opposants esseulés qui se bat contre ce que les techniciens agricoles présentent comme le progrès avec un grand P, racontent Nicole et Félix. C’était David contre Goliath, mais les paysans qui s’insurgeaient étaient déterminés : il s’agissait quand même de leurs talus et de leurs champs. » Manifestations. Contestataires envahissant la mairie de Trébrivan (8 mai 1974).  Bulldozers débarquant l’été suivant sous la protection des forces de l’ordre. Félix photographie, Nicole recueille les témoignages.

A l’automne 2022, le Musée de Bretagne retrouve dans ses collections ce diaporama, qu'il avait acquis en 1976, et lance sa numérisation.

Des présentations, organisées en partenariat avec l'association des Amis de Nicole et Félix Le Garrec et avec le Musée de Bretagne, sont prévues le 30 septembre 2023 à Trébrivan et le dimanche 8 octobre 2023 au Musée de Bretagne à Rennes, en présence de Nicole et Félix Le Garrec et de Léandre Mandard (spécialiste du remembrement en Centre-Bretagne, auteur d'une thèse sur le sujet).

Qu'est-ce qu'un diaporama ?

C'est une réalisation audio-visuelle basée sur une succession de photos qui défile avec une bande son. Comme un film, mais les images sont ici des diapositives. Elles étaient dans deux paniers et défilaient, synchronisées par des signaux délivrés par la bande audio.

Pourquoi un diaporama et pas un film ?

Pour des raisons de coûts. C'était l'époque ou le numérique n'existait pas, les téléphones portables encore moins. Or, jusqu'à l'avènement du numérique, tourner un film coûtait extrêmement cher : il fallait acheter une caméra, acheter de la pellicule, payer un laboratoire pour la développer, faire faire des tirages positifs, faire le montage sur une table de montage avec un monteur professionnel, pareil pour le son avec un ingénieur du son, repayer le labo pour avoir des tirages du film, etc Bref, sans budget, sans matériel, c'était lourd et engageant, que ce soit sur le terrain, pour faire le reportage, et encore plus après.

Félix Le Garrec étant photographe, faire des photos était ce qu'il y avait de plus naturel et de plus simple, pour Nicole et lui. Nicole se chargeant de recueillir les témoignages via des entretiens, et du commentaires éventuelles. Après avoir tenu un magasin de photographies à Plonéour-Lanvern, dans le Finistère-Sud, quand ils ont quitté ce magasin pour se lancer dans des réalisations, ils ont donc très logiquement opté pour des diaporamas, dont ils maîtrisaient la technique et qui ne nécessitaient pas de lourds investissements financiers.

C'est à partir de 1978, qu'ils s'équipent d'une caméra, puis d'une table de montage, et se lancent dans la réalisation de film, d'abord avec Mazoutés aujourd'hui... Puis (notamment), Plogoff, des pierres contre des fusils.